mardi 29 août 2017

Hérault : Mèze, Portiragnes (août 2017) 8ème partie

Les plaisirs simples

MEZE ¤ PORTIRAGNES-PLAGE





Comme je l'ai précisé dans l'article précédent, nous avons rendez-vous.
Notre passage à MEZE est essentiellement pour faire plus ample connaissance avec un couple de camping-caristes rencontrés sur un forum, je devrais plutôt dire d'ex camping-caristes. Mais ne l'est-on pas à vie quand on a côtoyé pendant plus de trente ans ce mode de voyage ?
A côté, nous ne sommes que des "bleus".
 
En attendant, nous nous garons sur l'aire privée du Mourre Blanc chez un conchyliculteur.
Nous nous y étions déjà arrêtés lors de notre passage l'an passé, mais les conditions ont changé. A présent, il y a obligation de paiement (ou de consommation) à moins d'avoir la carte "magique". 



Un coup de fil à Daniel qui vient nous chercher. Il faut dire que cette aire, si bien placée soit-elle pour la vue sur l'étang de Thau, se trouve un peu au milieu de...champs et est à quelques 3 voire 4 km du centre de Mèze.
Daniel nous entraîne pour une balade fort sympa autour du port de Mèze.
 
Tiens ! La mairie a paraît-il pêché la semaine passée un gros poisson. Et la sculpture ne se contente pas d'être imposante, elle est jolie !
 




Zut ! Les joutes se sont déroulées hier soir.....raté !



La chapelle des Pénitents

Tout en causant, nous contournons plages et port pour nous enfoncer dans les petites rues de la ville.









Daniel nous a permis de découvrir une autre facette de sa ville, nous avons foulé de jolies petites rues pavées. Et c'est chez lui que nous avons terminé l'après-midi et rejoint Anne pour un échange amical autour d'un verre. Un verre...c'est un peu réducteur ! Anne nous avait préparé bien plus que le verre de l'amitié.
Merci Daniel et Anne pour votre charmant accueil.
 
De retour au cc, le soleil couchant nous invite à une petite balade au bord de la falaise. Durant notre absence, l'aire s'est bien remplie.








Pas un bruit. Au matin, alors que je joue les marmottes, mon mari immortalise le superbe lever du jour sur l'étang de Thau.






Demain, il nous faut rentrer. Nous hésitons sur la meilleure façon de mettre à profit cette dernière journée.
Visiter d'autres lieux ? Faire une pause ?
 
Et devinez où se porte notre choix... ?
 
...sur PORTIRAGNES
 
Ne nous reste plus qu'à récupérer les moules commandées hier au soir et direction l'aire de Portiragnes-Plage que nous trouvons pleine à craquer.
Fort heureusement pour nous, une petite fille vient nous annoncer qu'ils s'en vont et que leur place va se libérer tantôt. Ouf ! Si ça c'est pas de la chance !
 
Au programme de cet après-midi radieux : repos
Et ce n'est certainement pas Guess qui va dire le contraire...







19 h, nous enfourchons les trottinettes pour rejoindre la place du bicentenaire où commence une séance de Zumba.
Que de participant(e)s téméraires ! En fait, un seul homme participe à la séance. Il fait 28°!


Retour au cc pour préparer les moules.

Ce soir, sur la même place c'est Dancefloor...
Nous refaisons le chemin à l'envers mais pas très emballés, nous poussons nos trottinettes jusqu'au K'liente pour voir si comme la dernière fois, il ne s'y donnerait pas un concert.
Yes !  Tous les ingrédients sont réunis pour bien finir la soirée.


Nous rentrons après minuit et traversons l'aire cc sur la pointe des pieds. Nous sommes apparemment les seuls noctambules.
Au lever du jour, branlement de combat. Une team de cascadeurs est arrivée à grands renforts de ronflements de moteurs en vue de s'installer sur le parking voitures pour le spectacle de ce soir.
Qu'à cela ne tienne, réveillée pour réveillée, je vais "saisir" le lever du jour au bord de la plage.





Une mini incursion sur la zone Natura 2000 me permet de surprendre une aigrette garzette en quête de petit-déjeuner. 





Tout est paisible, alors que quelques dizaines de mètres plus loin, le parking s'anime :





Nous avons bien mis à profit ce dernier jour, mais il nous faut rentrer.
L'Hérault nous a réservé cette fois encore bien des surprises.




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lundi 28 août 2017

Hérault : Villeveyrac (août 2017) 7ème partie

Une abbaye pour un vignoble ou l'inverse ?

L'Abbaye de Valmagne à Villeveyrac





Capture d'écran (Via Michelin) et localisation du site.


Un grand parking gratuit , sans services, en face de l'abbaye.



Quelques lignes sur l'histoire de l'abbaye :
 
La communauté de moines bénédictins installés dans l'abbaye fondée en 1139 obtient son rattachement à l'ordre de Citeaux en 1159.
Alors que les dons affluent et que les acquisitions se multiplient, les moines se lancent dans la culture de la vigne.
La prospérité perdure jusqu'au XIVème siècle...jusqu'à la Guerre de Cent ans, jusqu'à une période de famine puis de peste noire.
Mais un incident majeur va décider du sort de l'abbaye en 1575 lors des Guerres de Religion : La trahison de l'abbé commendataire Vincent Concomblet de Saint-Séverin qui passe dans le camp des Réformés et assiège son abbaye. Les moines sont tués et l'édifice saccagé, les vitraux à jamais brisés.
Après 40 années où celle-ci n'est plus qu'un repaire de brigands, elle retrouve sa splendeur passée grâce à un autre abbé commendataire qui la transforme en palais épiscopal aux XVIIe et XVIIIe siècles.
L'abbaye est sauvée. OUF ! Pourrait-on dire !
Mais, c'était sans compter sur les aléas de l'Histoire car à la Révolution, elle est à nouveau pillée puis confisquée en bien national et vendue.
L'abbatiale est alors utilisée comme chai.
Le comte de Turenne la rachète en 1838 et ses descendants en sont toujours propriétaires.
 
Et au moment où nous la visitons, on peut dire qu'elle a eu chaud. Un incendie a léché les terres aux portes de l'abbaye il y a quelques jours de cela, nécessitant son évacuation.



Dès le portail passé, nous entrons dans un bâtiment où sont exposés des outils utilisés jadis dans les vignes.



Le "Fouloir" se plaçait au-dessus des cuves et permettait d'écraser le raisin.

Pompe à incendie de premier secours aspirante et foulante.

56 hectares de vignes composent aujourd'hui le vignoble de l'abbaye.



Il est temps de mettre nos pas dans ceux des moines de l'abbaye Sainte-Marie de Valmagne après nous être acquittés de 16 € (2x8 €).


Une fois passée une première pièce qui fait office de billetterie et de magasin où l'on trouve livres, babioles et maints produits régionaux...nous pénétrons dans la salle de dégustation où il est possible de goûter aux vins du domaine. Quoique, il vaut peut-être mieux remettre cette étape à la fin de la visite !

La salle de dégustation

A l'extérieur, canards et poissons se partagent un grand bassin.






Et nous voici face à l'église.
Tiens, j'apprends un nouveau mot : le narthex
C'est le "vestibule" de l'église, le lieu où étaient reçus les catéchumènes et les fidèles étrangers à l'abbaye qui ne pouvaient pénétrer dans l'église et assistaient de loin à la messe.


 
Le Narthex


 






 
Sitôt entrés dans l'église, nous découvrons une petite chapelle à notre gauche. Relativement étroite, assez haute et au style dépouillé.

La chapelle



Mais elle n'a rien de comparable avec l'église !
Wouah !
Celle-ci est immense. Imaginez 83 m de long et 24.50 m de haut, voire 30 m dans le transept.
Elle a été construite entre 1257 et le début du XIVème siècle selon un plan en forme de croix latine.

7 travées composent la nef



A mi-hauteur, la "porte des Matines" permettait du dortoir, d'accéder à l'église pour les offices de nuit.

L'abside avec ses piliers de moins en moins distants au fur et à mesure que l'on se rapproche du
chevet donne une belle impression de profondeur. Effet d'optique oblige !

La clef de voûte de l'abside représente le couronnement de la Vierge Marie par son fils.

Déambulatoire avec ses 9 chapelles rayonnantes.

"Vierge à l'enfant", cette statue de marbre blanc (XVIIème siècle) a été mutilée à la Révolution française.




J'ai été un peu surprise de trouver des fûts dans l'église, mais c'est vrai qu'après la Révolution, son ancien propriétaire l'avait transformée en chai.
 
Il est temps de se rendre au cloître et ses galeries du XIVème siècle.
Sur la galerie Est, sont regroupés l'armarium, la sacristie, la salle capitulaire et le parloir.

L'armarium est en fait la bibliothèque où les moines déposaient leurs livres de prières en sortant de l'église.


Le long du mur de la galerie sont exposées des photos d'autres abbayes.
 
Nous nous attardons devant les photos de ces abbayes, toutes aussi grandioses les unes que les autres, celles de Santa Maria de Monte Olivetto Maggiore, de Lérins, de Saint-Martin du Canigou, de Fontfroide, du Clos Vougeot, de Fontenay, de Royaumont, de Fontevraud, de Trappe, du Mont Saint-Michel.
Autant de lieux où spiritualité et art se côtoient quelquefois encore. 




Le clocher mur tourné vers le Sud. Ses nouvelles cloches (installées en 2000) ont remplacé celles fondues à la Révolution.


La fontaine-lavabo


Le lavabo, alimenté par la source de Diane, permettait aux moines de se purifier les mains avant de passer au réfectoire ou d'aller prier à l'église.



Quelle quiétude !  Nous nous y sommes attardés un petit moment.








Face au lavabo, le réfectoire (restauré à la fin du XIXème siècle)...

...avec sa belle cheminée renaissance, provenant du château de Cavillargues.



Sur les vitraux des deux fenêtres, les armoiries des propriétaires actuels.






Le parloir - Les moines n'avaient droit qu'à 1 heure de bavardage les jours de fête ; le reste du temps, ils gardaient le silence.

En enfilade, la salle capitulaire, la sacristie, l'armarium

Les vases du Cardinal de Bonzi entre les colonnes aux chapiteaux ornés de décors végétaux. Celles-ci sont en marbre et proviendraient d'une villa gallo-romaine sur laquelle l'abbaye aurait été construite.

La salle capitulaire était le passage obligé chaque matin après l'office. On y lisait un Chapitre de la Règle de Saint-Benoît. Les moines y dévoilaient leurs manquements à la règle. Ils y rendaient aussi la justice.

La salle capitulaire

La sacristie servait de chapelle à l'abbé.

La sacristie


Avant de quitter les lieux, un petit tour au jardin médiéval.
Heureusement, nous sommes prévenus...
 
 
...car sans cela, nous aurions plutôt trouvé le jardin en état de semi-abandon.
 



Allez, on se dépêche, une fois n'est pas coutume mais nous avons rendez-vous...