mardi 9 mai 2017

Puy-de-Dôme : Saint-Nectaire (avril 2017) 11ème partie

Quel village ! Quelle église !


Saint-Nectaire



Le terme village aux deux visages s'apparente bien à Saint-Nectaire.
Saint-Nectaire le haut est la partie du bourg la plus ancienne, bâtie autour de son église du XIIème siècle.
Saint-Nectaire le bas s'est développé au XIXème siècle lors de la découverte de sources, avec l'essor du thermalisme. Mais les romains avaient déjà utilisé ces sources thermales, en témoignent les thermes romains situés dans les grottes du Cornadore.

Au 1er plan, on aperçoit l'église de Saint-Nectaire, au centre le château de Murol (je suppose).


Nous débutons la visite par Saint-Nectaire le haut et son église.

Capture d'écran (Via Michelin) et localisation des parkings (église et Fontaines Pétrifiantes).










Pas très lisible tout ça !
Bon, je retranscris :

  • 290-340               A la demande d'Austremoine, évêque de l'Auvergne Nectaire avec ses compagnons Auditeur et Beaudime évangélise la Basse Auvergne,
  • Haut Moyen Age   Premier sanctuaire : Les fouilles de 2006-2008 en exhument des maçonneries et des tombes à l'emplacement du chœur et du transept,
  • 1130-1170           "Les terres" de Sennecterre sont remises aux moines de la Chaise-Dieu par Guillaume VII, Comte d'Auvergne,
  • 1146-1178           Période supposée de la construction de l'église,
  • 1477                   Tremblement de terre affectant les tours ouest, refaites en 1850,
  • 1498                   Construction de l'autel monumental, déposé en 1901,
  • 1789-1793           Le clocher est démonté, les châsses de Nectaire et d'Auditeur sont brisées et jetées au feu, le trésor est partiellement sauvé,
  • 1840                   Classement en monument historique par Prosper Mérimée,
  • 1852                   Incendie accidentel, la plupart des reliques brûlent,
  • 1874-1876           La restauration est réalisée par les architectes Mallay puis Bruyerre : modification des façades, les tuiles et lauzes des toitures remplacées par des dalles en lave, les enduits intérieurs sont grattés,
  • 1901                   Le maître-autel du XVème siècle est transformé en buffet pour le trésor, un autel néo-roman est construit par l'architecte Ruprich Robert,
  • 1935                   Un sol bitumeux est coulé dans le transept, le déambulatoire, le chœur,
  • 1995                   Réfection des toitures des tours ouest,
  • 2002-2009           Vaste campagne de restauration : reprise des toitures et des maçonneries, dallage, badigeon intérieur sous la direction de F. Voinchet puis M. Trubert, a.c.m.h et D. Reppelin, i.g.m.h
  • 2006-2008           Fouilles archéologiques intérieures par le SRA-auvergne et une équipe d'étudiants et d'universitaires de Rennes II.

Un beau programme !


Il est temps de rentrer.
 
Wouah !!!!!
 
On en visite bien souvent des églises, mais celle-là...je la trouve particulièrement BELLE !
 
Allez, j'en rajoute une couche, elle le mérite.
 
"L'église de Saint-Nectaire est une des plus belles d'Auvergne et représente un des édifices romans majeurs de la région. Elle est construite au début du XIIe siècle, sur l'emplacement d'un ancien culte païen dédié au soleil. Son architecture est complexe malgré une apparence assez simple, avec notamment une façade très austère. Bâtie d'un seul jet, en lave trachyte et tuf poreux, elle mesure 38 m de long, 11 m de large et 20 m de haut sous la voûte. Elle se compose d'une nef bordée de deux bas côtés, d'un transept débordant surmonté d'une tour au-dessus de la croisée puis enfin d'une abside avec déambulatoire et trois chapelles rayonnantes. La principale richesse de cette église réside dans sa multitude de chapiteaux (107) sculptés et historiés qui narrent les principaux épisodes du livre saint. Le trésor de l'église est également assez riche malgré de nombreux pillages au siècle dernier. Au moment de la révolution, le clocher est détruit et ce n'est qu'en 1876 qu'il est reconstruit et l'église rénovée. Entre 2002 et 2009, une restauration complète (intérieure et extérieure) de l'église est entreprise. L'intérieur est enduit de badigeon afin de retrouver les couleurs d'origines et ainsi éclaircir l'édifice." (Extrait du document fourni par l'Office du tourisme). 











Saint-Nectaire - Buste reliquaire du XVème siècle





Buste de Saint-Baudime - XIIème siècle














Notre Dame du Mont Cornadore - XIIème siècle



















Le seul parking où nous pouvons passer la nuit selon l'hôtesse de l'Office du tourisme.

Nous voici descendus vers Saint-Nectaire le bas, une petite pause le temps de déjeuner sur le parking des Fontaines pétrifiantes.


Il existe plus de 40 sources répertoriées sur le village. La pétrification nécessite une source minéralisée et un débit important.
Les eaux s'infiltrent jusqu'à environ 3000 m de profondeur et sont expulsées vers l'extérieur sous l'effet de la chaleur (du magma en cours de refroidissement) et du dioxyde de carbone. Elles se sont chargées en minéraux tout au long de leur parcours.


A partir de 1815, Jean Serre et son gendre creusent avec quelques ouvriers plusieurs galeries pour découvrir les fissures par lesquelles remontent les sources chaudes. Finalement, 3 galeries sont aménagées, seule la galerie supérieure est ouverte à la visite.


Il existe 3 fabriques à Saint-Nectaire, celle-ci est la plus petite mais la seule ouverte au public. 






Les deux sources se déversent dans ce bassin où l'eau bouillonne, 52° pour l'une, 18° pour l'autre, soit une moyenne de 35°.



Les 25 m de la galerie d'épuration permettent de filtrer l'eau grâce à des copeaux de bois (résineux).
Ainsi, les particules de fer vont rester au fond des canaux. Les copeaux sont changés deux fois l'an.



L'atelier de moulage - On y réalise des moules en gutta-percha (gomme végétale) entre octobre et avril alors que la température est inférieure ou égale à 15°.


Cela fait déjà deux siècles que Jean Serre et Michel Papon ont mis au point la technique d'incrustation par moulage avec des matrices en plâtre et empreintes en soufre, puis en cuivre et enfin en gutta-percha.



L'atelier de démoulage, d'encadrement et de création est principalement actif au printemps et en début d'été. Les mois d'août et septembre sont consacrés au nettoyage des installations. Il n'empêche que chaque matin, les moules sont manipulés au niveau des fontaines.










Moule en gutta-percha


Bien que la technique traditionnelle soit celle de la gutta-percha, l'entreprise est toujours à la recherche de nouveaux procédés : cire, plâtre, silicone.
 
La fontaine pétrifiante et l'échelle de 14 m de haut.

Les objets en porcelaine sont placés en haut de l'échelle pour un dépôt plus grossier et plus blanc, ils sont recouverts de calcaire en trois mois.

Les marches de l'échelle sont recouvertes de papier sulfurisé pour les protéger du calcaire, cette couche de calcaire est cassée deux fois par an.

Les moules sont tournés quotidiennement pour éliminer les bulles d'air et de gaz.

Le débit de la source est constant, la source au final rejoint le cours d'eau qui traverse le village.
 
La visite se termine par le magasin où l'on peut admirer, acheter...
Les objets sont d'une finition exemplaire, seulement encadrés, sans retouche ni polissage.
 
De l'art, fruit de l'ingéniosité des hommes, du calcaire et du travail de l'eau.


Quelques œuvres de la boutique : 

















Pour plus d'infos, le site des Fontaines pétrifiantes ICI

Saint-Nectaire le bas reprend plus ou moins l'archétype des villes thermales, on y trouve notamment un Casino et des villas et hôtels au style bien particulier.
Mais à part l'arrêt à l'Office du tourisme, nous l'avons surtout traversé en cc.

Sans nous arrêter, nous passons devant le Casino.

Les Grands Thermes abritent aujourd'hui l'Office du tourisme. L'utilisation médicale des eaux a pris fin en 2003.


Devant les Grands Thermes, une jolie rotonde en verre sur une structure en fer.


Renseignements pris, nous prenons la direction de Murol à quelques km seulement de Saint-Nectaire, histoire de faire le gaz-oil car bientôt il va falloir pousser et il n'y a pas de station au village.



















2 commentaires:

  1. Ahhhhhhhh j'ai l'impression d'y être à nouveau et de voir pas mal de photos prises l'été dernier ;-)
    On avait bien aimé aussi l'église et les fontaines pétrifiantes ;-)
    Merci pour ce partage ;-)

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour,
    Je connaissais le fromage, et maintenant en complément du récit des vacances de Cath alias Sweety, je connais mieux le village. Je me souvenais des fontaines pétrifiantes et c'est vraiment impressionnant. Merci pour cette belle virée.

    RépondreSupprimer