dimanche 7 mai 2017

Creuse : La Courtine/Aubusson (avril 2017) 8ème partie

Un savoir-faire : La tapisserie


La Courtine ¤ Aubusson



Arrivés à la nuit à LA COURTINE, nous essayons de nous garer le plus discrètement possible afin de déranger le moins possible les deux cc déjà là et déjà calfeutrés.

Capture d'écran (Via Michelin) et localisation de l'aire cc.
 
La nuit a été calme malgré le bruit de la chute d'eau près du cc.
Au matin, nous découvrons le panneau d'affichage disposé à l'entrée de l'aire sur lequel 3 randonnées sont suggérées, elles sont aussi alléchantes les unes que les autres mais nous n'avons pas l'intention de nous attarder. Pour toutes les trois, départ et arrivée se font à l'aire cc.
Après c'est au choix :
  • 4.6 km Circuit de Saint-Denis
  • 7 km    Circuit d'Hume-Petit
  • 7.5 km Circuit du Bois de la Rame
 
Intention fort sympathique et si (trop) rare, les fiches des randonnées sont disponibles dans un casier en bois solidaire du panneau.

Pour nous ce sera le tour de l'étang Le Grattadour, tout proche mais non visible de l'aire.


A peine nous apprêtions-nous à faire le tour de l'étang qu'un monsieur nous accoste et nous propose de visiter son musée.
Ce n'était pas prévu au programme, mais pourquoi pas ?
Nous tenons juste avant à faire le tour de l'étang...
 
Un petit tour d'1.3 km, rien de mieux pour se mettre en jambes et commencer la journée !
Quiétude et silence au menu, un joli moment de balade.
 


Creuse


Creuse







Quelques sifflements au-dessus de nos têtes et l'on voit tout ce beau monde rappliquer illico presto.
Un monsieur leur jette du pain de son balcon.



Si vous passez par La Courtine, n'hésitez pas à faire le tour de ce charmant coin de verdure et d'eau.

Le ruisseau passe aussi près de l'aire cc avec les mêmes petites chûtes d'eau. 

Le monsieur qui s'avère être en fait le conservateur du musée nous rejoint au bout du lac, au passage nous embarquons les passagers des autres camping-cars et en route pour le musée qui est à deux pas.


Le musée est dédié au camp militaire de la Courtine et par conséquent au village car leur l'histoire s'entremêle nécessairement.
Des hameaux ont été expropriés pour créer ce camp qui a hébergé jusqu'à 7000 soldats. Imaginez la population multipliée par...
 
Le musée se trouvait auparavant dans le camp mais a été "délocalisé" dans des locaux de la mairie.
 
Pour vous raconter le camp, le plus simple est de reprendre les informations d'un document fourni par M. Achard.
 
"Histoire succincte du camp
Au cours de son siècle d'existence, le camp de la Courtine a vécu tous les grands événements de l'histoire de France :
1901 : Création du camp,
1914-1917 : Base arrière des armées, il est un grand centre d'instruction et de préparation pour le front,
1917 : Désengagées pour cause d'instabilité politique, deux brigades russes séjournent à La Courtine,
1919-1939 : Les régiments des IXe, XIIe et XIIIe corps d'armée manoeuvrent sur le camp, se préparant au second conflit mondial qui s'annonce,
1940-1942 : Aux ordres du Général de Lattre, l'armée d'armistice vient régulièrement sur le camp pour conserver les savoir-faire techniques et tactiques indispensables à la renaissance de l'armée française,
1942-1944 : L'armée allemande s'installe, se repose ou s'instruit,
1945 : L'armée Sanders (polonais) séjourne au camp quelques mois avant de rentrer au pays,
1959-1964 : La période hollandaise débute. Chaque année, durant six mois, le camp est occupé en totalité par les unités de ce pays,
A partir de 1980, les grands travaux de réhabilitation du camp débutent pour donner au camp la physionomie qu'il a aujourd'hui,
1984 : Le 35e groupement de camp reçoit la garde du drapeau du 20e R.I.,
2000 : Suite à la réorganisation de l'armée de terre, le 35e G.C., 20e R.I. prend le nom de groupement de camp de La Courtine. "


Voir si j'ai bien retenu la leçon : les clous avec des chiffres indiquent l'année et ceux avec des lettres le fabricant.



"Je maintiendrai" devise nationale des Pays-Bas

Une maquette du camp faite avant l'arrivée de l'informatique


4 petites salles remplies de souvenirs, où nous sommes restés bien plus d'une heure sans voir le temps passer, trop occupés à écouter les anecdotes du camp racontées par notre guide, ancien militaire à La Courtine.
Nous sommes tous repartis avec de la documentation et des magazines "TIM" Terre Information magazine. De la lecture en prévision !
 
On ne peut que remercier M. Achard de son charmant accueil et de nous avoir fait partager sa passion.
 
Après cet heureux intermède nous ne pouvions partir sans immortaliser l'entrée du camp.


Nous arrivons à AUBUSSON bien plus tard que prévu mais on ne va pas se plaindre le programme de la matinée s'est révélé très intéressant d'autant plus qu'imprévu !

Capture d'écran (Via Michelin) et localisation du parking et de l'aire de services.
 
L'aire cc est au 140 rue des Fusillés avec gratuité pour l'eau et l'électricité (2 prises disponibles à condition que les cc soient garés correctement !)
Un grand parking, commun avec les voitures sur lequel nous n'avons fait que déjeuner.
Coordonnées GPS de l'aire : N 45°57'25.2"   E 2°10'31.224''
Sur Park4Night, il est indiqué en commentaires "petites rues" pour y accéder, j'ai le regret de confirmer, c'est très étroit !




 
 
 
Dès la sortie du parking, on ne peut louper l'office du tourisme ; il suffit de regarder par terre et de suivre les bandeaux rouges...
rue des Fusillés...Grande Rue...Rue Vieille.


La rue vieille fut jusqu'au XVIIIème siècle, l'artère principale de la ville.

Un bel édifice du XVIème siècle abrite l'office du tourisme.

Plan fourni par l'office du tourisme, l'aire cc se trouve à l'angle haut/droit de la page.

La maison du Tapissier (XVIème siècle) appartenait à la famille Corneille, lissiers de profession.
On peut toujours voir l'échoppe au rez-de-chaussée. De nombreuses tapisseries ont été créées
sous ce toit dont la vie de Jeanne d'Arc.

La maison du Tapissier - Le toit conique de la tourelle en encorbellement avec ses bardeaux de châtaignier, bois réputé imputrescible et d'un effet repoussoir pour les araignées.

Maison du Tapissier, l'échoppe.


La Vieille Rue

Dans la Grande Rue, nous passons sous l'Hôtel de Ville pour rejoindre via des escaliers (bien raides) la place de l'église.


L'église Sainte-Croix, probablement du XIIIème siècle malgré plusieurs remaniements successifs.

Les peintures murales intérieures devaient être superbes, mais ça c'était avant. Elles auraient bien besoin d'une restauration à présent.





Cette tapisserie "La pêche miraculeuse" dérobée en 1989, a été retrouvée et réinstallée dans l'église en 1998.

De beaux vitraux :



"Saint-Jean-Baptiste reproche à Hérode son inconduite"

"Pierre d'Aubusson verse son sang pour la défense de la foi et refoule les Musulmans de l'île de Rhodes"

"Constantin aperçoit dans les airs, à l'heure de midi, une
croix lumineuse avec cette inscription : C'est par ce signe que tu vaincras"

L'orgue (1982), œuvre du facteur Gérard Guillemin

Une sacrée descente d'escaliers, nous fait nous retrouver sur les rives de la Creuse.


En haut de la colline, l'église Sainte-Croix que nous venons de visiter.

Et nous voici devant la Cité Internationale de la Tapisserie.
La tapisserie d'Aubusson a des origines obscures.
Plusieurs thèses s'affrontent : les Sarrazins au VIIIème siècle ? les tisserands turcs du prince ottoman Zizim au XVème siècle ? les familles flamandes et les seigneurs de la marche au XVème siècle...ou tout simplement une activité locale qui s'est spécialisée dans la tapisserie ?
 
Bref, certains érudits se cassent déjà la tête, je ne vais pas commencer...
Un fait sûr et certain, en septembre 2009, la tapisserie d'Aubusson a été inscrite sur la liste représentative du "Patrimoine culturel immatériel de l'humanité" par l'UNESCO.
 
Moyennant 16 € (2x8), les trottinettes casées au vestiaire et Guess dans le sac à dos, nous pouvons entrer dans le sanctuaire des lissiers et tisserands.



Je ne vais pas vous détailler tout le musée, juste les tapisseries qui m'ont le plus interpellée, et c'est déjà conséquent.


Belle réalisation d'après Mathieu Mercier - Tapisserie de basse lisse, laine et polyester métallisé de 3.20 m x 3.20 m.

La même, vue de très près... Wouahhhhh !



Détails de la tapisserie sur le métier ci-dessus




Qui dit tapisserie, dit fil, et là nous en avons vu de toutes couleurs, toutes matières.




Détails du métier à tisser ci-dessus

Détails du métier à tisser ci-dessus



Une symphonie de blanc, gris et noir.

"If" d'après Pascal Haudressy - Tapisserie avec incrustation de sculpture en résine - 3.20 m x 4.70 m

Un coup de cœur pour cette tapisserie ! 

Détails de "If"

"Peau de licorne" d'après Nicolas Buffe - Tissage laine et soie, tête et sabots en porcelaine de Limoges émaillée - 3.50mx2.35mx0.60m

"Confluentia" d'après Bina Baitel - Tapisserie en laine d'environ 7 m² et meubles en chêne plaqué.  Un lac aux 33 couleurs surgissant de deux tables de chevet.

Détails de "Confluentia"

"Blink" d'après Benjamin Hochart - Tapisserie tissage laine faisant partie d'un triptyque - 1.55mx2.20m

Il est temps de pénétrer dans la Nef des tentures :


Verdure fine aux armes du comte de Brühl - Artiste Jean-Joseph Dumons (1687-1779) - Tapisserie de basse lisse en laine et soie réalisée vers 1750 - 6 fils de chaîne au cm - 3.39 mx3.48m.

Détails de la tapisserie ci-dessus

"Allégorie de la musique" de Jacques Clément Wagrez - Tapisserie de basse-lisse, laine, soie, fil de métal (vers 1880)

Les riches détails de l' "Allégorie de la Musique" :






Ces trois tapisseries de la seconde moitié du XVIIIème siècle sont l'œuvre d'Etienne Jeaurat et proviennent de l'atelier Roby d'Aubusson - Toutes les 3 sont des tapisseries de basse-lisse, laine et soie - à gauche : Chloé sauvant Daphnis par le son de la flûte, au centre : Daphnis regardant dormir Chloé qu'une cigale éveille, à droite : Les noces de Daphnis et Chloé.

Tapisserie "à alentours" avec trois médaillons de scènes galantes - Artiste inconnu, la tapisserie de basse-lisse en laine et soie a été produite dans la seconde moitié du XVIIIème siècle par l'atelier d'Aubusson - 9 fils de chaîne au cm

Les détails de cette tapisserie très lumineuse :









"Thésée et le Minotaure" d'après Marc Saint-Saëns - Tapisserie de basse-lisse, laine réalisée en 1944 par la Manufacture Tabard d'Aubusson  (2ème exemplaire) - L'illustration du mythe de la victoire de l'homme sur la bête, mais dans le contexte de la 2ème Guerre mondiale, le monstre expirant évoque pour l'artiste le combat et la victoire prochaine sur l'occupant.


"Jardin secret" d'après André Borderie - Tapisserie de basse-lisse, laine de 1970

Détails de "Jardin secret"

Détails de "Jardin secret"

"Claires" d'après Jean Lurçat - Tapisserie de basse-lisse, laine de 1965 - 3.82 mx6.72 m

Détails de "Claires"

"Chèvrefeuilles" d'après Dom Robert, moine bénédictin de l'abbaye Saint-Benoît d'En Calcat dans le Tarn - Tapisserie de basse-lisse, laine de 1973

Un des tableaux que j'ai préféré. Elles sont tellement mignonnes...






Encore une visite fort intéressante, plusieurs siècles de tapisserie, j'ai juste eu un peu de mal à faire correspondre infos et tapisseries et trouvé la recherche plutôt fastidieuse. Je suis décidément une irréductible arriérée et préfère de loin les indications "papier" claires et nettes à la formule multimédia (du moins en ce qui concerne les musées).
Le problème du multimédia c'est que quand les postes sont déjà occupés, qu'il n'y en a pas pour chaque visiteur et que certains "stagnent" dessus, c'est fort embêtant !!!

Nous reprenons la visite de la ville, en traversant de nouveau la Creuse via la passerelle.




Maison de Vallenet construite au XVIIème siècle en partie avec les pierres de réemploi du château.

Le pont de la Terrade. Dans le quartier du même nom se trouvaient lissiers et teinturiers.

Direction la Tour de l'Horloge et de nouveau quelques belles marches...



Cette ancienne tour de guet faisait partie intégrante des anciennes fortifications et permettait d'embrasser la ville du regard.



Allée de l'Horloge


De l'allée de l'Horloge, nous avons une belle vue sur les ruines du château. De ce dernier, il ne reste que deux pans de murs. Pourtant c'était l'un des plus importants du centre de la France, le rendez-vous des plus célèbres troubadours. Malheureusement, Richelieu a encore sévi en 1632 en ordonnant sa démolition.


Direction la Grande Rue via la rue de la Roche

Sur la place d'Espagne, cette fontaine à l'histoire peu commune. A l'origine, c'était la vasque baptismale de l'église d'une commune proche. Vu la taille, c'était presque une séance de bébés nageurs ???!!!

Au début de la Grande Rue, une maison du XVème siècle à pans de bois. Regardez bien l'angle, juste sous le toit, vous verrez une niche minuscule...

... et une Vierge et un enfant.

Nous sommes vannés, que d'escaliers !
Sans grande envie de dormir sur le parking, nous décidons de gagner encore quelques km afin de nous rapprocher de Culan.


























4 commentaires:

  1. Bonjour,

    Et bien en voilà une visite intéressante. Merci pour le musée et les explications sur le camp de La Courtine. Les tapisseries sont vraiment magnifiques. J'aime bien aussi la passerelle sur la Creuse. Un coin vraiment charmant avec ses étangs et cette eau vive. Merci pour le partage.

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  2. Pour ma promenade matinale virtuelle suis gâtée avec les escaliers LOL
    Belle visite, merci !!!
    La Courtine, j'y ai passé une semaine dans les années 80 et on voyait toute la journée les militaires passer devant la maison que nous occupions ;-)
    Aubusson, je crois que nous sommes passées pas loin cet été...
    Jolie visite avec ces tapisseries, bon ce n'est pas trop mon truc bien que les plus modernes auraient sans doute accroché mes yeux ;-)
    Et Guess a eu le loisir de profiter tranquillement de votre marche matinale autour de l'eau ;-)
    Merci pour ce compte-rendu complet ;-)
    Cath

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  3. Coucou Brigitte,
    En 2017 tu ne devais pas faire de scraps lol. Que de merveilles dans la nef des tentures, toutes ces tapisseries plus belles les unes que les autres ! Merci pour ce très beau partage. Marievague

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    1. Bonjour Marie,
      Eh non, pas de scraps en 2017 ! Eve ne m'avait pas encore refilé son virus. Et pour tout dire, je ne savais même pas qu'on pouvait en faire avec l'ordi.
      Ceci dit, nous avions bien aimé la visite d'Aubusson.

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